Qui contrôle la boîte de réception contrôle (encore) une partie de la relation client. Alors que les canaux numériques se multiplient, l’email reste l’un des outils les plus performants en marketing. Mais pour qu’un message atteigne sa cible, encore faut-il qu’il soit bien rendu, bien délivré et bien reçu. Plutôt que de s’arrêter aux plateformes d’envoi, on s’intéresse aujourd’hui aux services de messagerie webmail les plus populaires cette année. C’est parti !
1# Gmail
En tête du classement mondial sans vraiment de surprise, Gmail reste, le service de messagerie le plus utilisé à l’échelle mondiale. Ce service de messagerie webmail continue de séduire par sa rapidité, par la simplicité de son interface, et surtout par sa parfaite intégration à l’écosystème Google : Drive, Agenda, Meet, mais aussi Google Ads et Analytics pour les professionnels.
Côté technique, Gmail propose un rendu HTML globalement fiable, prend en charge AMP for Email et gère bien les images. Mais il applique aussi des règles strictes en matière de délivrabilité et de sécurité (SPF, DKIM, DMARC obligatoires). Pour un expert du marketing en ligne, ne pas optimiser ses campagnes pour Gmail, c’est ignorer une part massive de son audience.
À noter également : Gmail classe automatiquement les messages en onglets (principale, promotions, etc.), ce qui oblige à travailler finement sur l’objet, le pré-header et la réputation d’expéditeur pour éviter les zones mortes de la boîte de réception.
2# Outlook / Microsoft 365
Longtemps devancé par Gmail, Outlook regagne du terrain et connaît un véritable regain dans les environnements professionnels. Il est devenu le client de messagerie le plus adopté en entreprise, selon plusieurs rapports de marché, notamment grâce à l’évolution d’Office 365 (Microsoft 365), qui a su intégrer la collaboration (Teams), le cloud (OneDrive) ainsi que des outils de productivité.
Sur le plan du rendu email, Outlook reste assez capricieux. Il utilise un moteur basé sur Microsoft Word, ce qui le rend peu compatible avec certains éléments CSS modernes ou les mises en page complexes. Les développeurs doivent donc prévoir des ajustements spécifiques, souvent fastidieux, pour assurer une lecture fluide sur Outlook desktop. Cela dit, sa part de marché dans le B2B justifie largement l’investissement : ignorer Outlook, c’est risquer de mal adresser ses leads professionnels.
3# iCloud Mail (Apple Mail)
L’univers Apple conserve une influence colossale sur la consultation des emails. Selon les données de Litmus de février 2025, Apple Mail, toutes versions confondues (iPhone, Mac, iPad), représentait 50,2 % des ouvertures email. Le succès de ce client de messagerie repose à la fois sur la qualité de rendu et sur son accessibilité puisqu’il est installé par défaut sur tous les appareils Apple.
Mais depuis l’introduction de Mail Privacy Protection (MPP), Apple Mail a bouleversé les indicateurs traditionnels du marketing email. En masquant les ouvertures et les adresses IP, il rend les taux d’ouverture peu fiables, ce qui oblige les professionnels à réviser leurs métriques de performance. Les campagnes doivent donc être pensées davantage en fonction du comportement post-clic que de la simple ouverture, notamment sur les segments Apple, de plus en plus nombreux.
4# ProtonMail
Dans un contexte fortement marqué par la protection des données, ProtonMail connaît une popularité croissante, notamment auprès des utilisateurs soucieux de leur vie privée. Cette année, ce service suisse chiffré de bout en bout devient notamment la messagerie de référence pour certains secteurs sensibles tels que la finance, la santé ou encore le juridique, et pour une partie de l’audience européenne.
ProtonMail fonctionne sans publicité, sans tracking et sans récupération de données. Toutefois, il a aussi ses contraintes : son mode de chiffrement complique la réception de messages marketing HTML complexes, et son incompatibilité SMTP/IMAP dans sa version gratuite rend les connexions API ou CRM difficiles. Il s’agit donc d’un canal à considérer pour les campagnes « respectueuses de la vie privée », mais qui demande un paramétrage technique adapté, voire une approche rédactionnelle spécifique (textes clairs, sans dépendance graphique).
Les services gratuits alternatifs
Bien que souvent relégués au second plan, les services gratuits comme Yahoo! Mail, GMX, ou Mail.com conservent une base d’utilisateurs fidèle. Yahoo!, par exemple, continue d’être très utilisé aux États-Unis et au Japon, tandis que GMX est populaire en Allemagne.
Ils présentent parfois des infrastructures plus hétérogènes, avec des filtres anti-spam moins sophistiqués que Gmail ou Outlook, mais aussi des contraintes de volume, de quota ou d’affichage.
Pour les campagnes globales, il reste essentiel de tester l’apparence et la délivrabilité des emails sur ces services, au risque de passer à côté d’un public spécifique, souvent peu ciblé par les acteurs concurrents.
Le tableau ci-dessus présente une vue d’ensemble des webmails les plus utilisés (sources : Wikipedia/Mailchimp) et les domaines email les plus fréquemment vérifiés par Captainverify. Sans surprise, Gmail domine largement le classement, suivi par des services historiques comme Outlook ou Yahoo Mail. Ces plateformes continuent d’attirer une large base d’utilisateurs grâce à leur accessibilité et à leur intégration avec d’autres services numériques.
# | Webmail les plus populaires | Webmail les plus vérifiés par CaptainVerify |
---|---|---|
1 | Gmail | gmail.com |
2 | iCloud Mail | orange.fr |
3 | Outlook.com | hotmail.fr |
4 | Yahoo Mail | hotmail.com |
5 | Proton Mail | wanadoo.fr |
6 | GMX Mail | yahoo.fr |
7 | Tuta (Tutanota) | sfr.fr |
8 | AOL Mail | laposte.net |
9 | Mail.ru | free.fr |
10 | Web.de | outlook.fr |
11 | Fastmail | live.fr |
12 | Mailfence | icloud.com |
13 | Posteo | yahoo.com |
14 | Neo | neuf.fr |
15 | Titan | outlook.com |
16 | Hushmail | web.de |
17 | 10 Minute Mail | gmx.de |
18 | Mail.com | aol.com |
19 | Inbox.com | bbox.fr |
20 | Yandex Mail | libero.it |
Des domaines comme wanadoo.fr, neuf.fr ou laposte.net sont encore très présents, bien qu’ils ne soient plus activement promus par leurs fournisseurs. Leur persistance montre l’attachement des utilisateurs à leurs anciennes adresses, souvent liées à des abonnements internet anciens ou à des usages personnels ancrés.
Quelques recommandations concrètes pour les e‑marketers
Pour tirer le meilleur parti de votre stratégie email, commencez par tester systématiquement vos campagnes sur les trois clients qui dominent les ouvertures : Gmail, Outlook et Apple Mail. Ces plateformes présentent chacune des exigences techniques différentes, ce qui impose une adaptation du design et du contenu pour garantir une expérience cohérente.
Surveillez de près la délivrabilité : la configuration correcte de vos enregistrements SPF, DKIM et DMARC n’est plus une option. Sans ces paramétrages, vos messages risquent d’être rejetés ou envoyés directement en spam. Pour les campagnes segmentées, pensez également à adapter les horaires d’envoi en fonction du type de client : les utilisateurs Apple consultent souvent leur messagerie sur mobile au réveil, tandis que les utilisateurs Outlook le font surtout sur desktop en horaires de bureau.
Enfin, anticipez l’évolution des comportements. Centrez vos analyses sur les KPIs fiables comme les clics, les conversions et le taux de désabonnement. Cela vous permettra de mieux piloter vos campagnes tout en respectant la vie privée de vos destinataires.
En résumé, la messagerie est un écosystème complexe où chaque client email impose ses propres règles et filtres. Maîtriser les spécificités des services les plus utilisés, c’est maîtriser les variables qui déterminent si votre message sera vu, ignoré, ou supprimé.